samedi 10 octobre 2009

"J'attends de voir pour me faire ma propre opinion", ou le spectateur dans tous ses états (part. 1)



Le spectateur-critique a vu, finalement.
Et il a vu ce qu'il attendait, c'est à dire pas grand chose. Et nous parlant de ce qu'il a vu, on comprend mieux, surtout, ce qu'on comprend un peu partout chaque fois que quelqu'un nous parle du film qu'il a "vu": qu'il parle très rarement d'autre chose que du dispositif qui commande sa vision à lui.

Toute une série de prédicats essentiels, au sens d'essentialisant, dont l'agencement ou la concaténation relèvent souvent de combinaisons accidentelles, incongrues, hasardeuses, et qui détermineront le cadre de son expérience de vision.
Dans le cas de figure, on a un discours du type: "c'est d'une lenteur insupportable, paresseuse, qui tue toute action, le comble pour un thriller !" ou encore, à rebours: "sous prétexte de détourner le genre par une esthétique auteurisante (cad: long, chiant, etc), ils aboutissent à un objet bancal, putassier, opportuniste", etc etc. Enfin, ce genre d'argumentation pré-digérée, quoi. Une véritable grammaire capable de dire tout et son contraire en se payant exclusivement des pauvres mots de ses émotions si riches.
Voilà: une essence prédicative du "thriller", à partir de laquelle l'expérience est déçue, insupportable, et convertie en jugement: ceci est nul, ceci est un navet, ceci est puant, ceci est une merde.
Je prends un exemple grossier de distorsion perceptive, mais faut bien voir que ça opère généralement à travers des tropismes bien plus imperceptibles, et j'imagine tellement bien Nathalie Sarraute en faire un "fruits d'or" bis (vertigineux démontage des arcanes de la réception critique, "littéraire" en l’occurrence, mais pas seulement).

La prédicamentation ou prédétermination du cadre empirique, expérenciel ou sensoriel joue évidemment dans les deux sens (admiration-détestation, en passant par la tiédeur indifférente et ratiocinante), et partant du réquisit communément admis que la soi-disant "auto-affection" de la réception est la juste mesure, on témoignera avec la même conviction, indiscutable, ou souffrant difficilement d'être discutée, en faveur du caractère proprement ineffable et intransitif de l'émotion qui a été vécue là: c'est sublime, bouleversant, etc.


C'est quand même bizarre, sur l'ensemble des sites consacrés à "témoigner" de sa passion pour tel ou tel film, mais aussi dans les revues "spécialisées" (selon le processus de légitimation bien connu), on ne mentionne quasiment jamais les conditions concrètes de réception qui déterminent, influencent, l'expérience concrète de la vision elle-même.
On oublie toujours quasi-spontanément que se juxtaposent et se déroulent parfois, à partir de causes purement accidentelles, des chaînes de "ressentis" véritablement faussés. Justes mais faux, c'est possible, oui.
De véritables erreurs de "logique", relevant du syllogisme, et spécialement du sophisme. Il y a une logique de l'émotion, il y a des aberrations, des distorsions de la perception, qu'on croit ineffables et d'autant plus ineffables qu'elle se fondent sur le solipsisme souverain d'une réception non médiate s’autorisant toutes les aberrations, non située dans l'espace et dans le temps. Mais on devrait pourtant pouvoir quand-même considérer sa genèse. Sauf à ériger le droit de divaguer en un droit imprescriptible (et il est vrai que dans le règne de l'opinion, desipere est juris gentium - c'est un droit des gens que de divaguer).

Car la vision d’un film, ça peut être parfois proche de la sidération d’un rêve, mais c’est quand-même le rêve, objectivé et articulé, d’un autre, ou doté d'une autonomie et d'une cohérence objective (sauf si, pour des tas de raisons, ce n'est pas maîtrisé: mais ça sort du problème. Distinguons provisoirement, par souci didactique, les problèmes, on se préoccupe ici des conditions de réception) .

C'est quoi une émotion juste?
Juste une émotion?
On peut être sincèrement ému par un truc abject et révulsé par un truc magnifique.…
Dans une même configuration géo-historique, ou des configurations différentes.
On peut mettre ou recevoir de l'émotion dans un truc qui en est dépourvu ou vider de toute émotion un truc qui en est plein. Sur des bases programmatiques (décrets, manifestes, injonctions, recognitions, déclarations, confessions, rites d’initiation ou d’intégration, etc). De véritables jeux de langage, des régimes de phrases, dont on peut être le joueur autant que la proie, y compris dans le leurre d'une réflexivité critique qui elle-même fait partie d'un jeu de langage déterminé (on met de la dialectique dans ce qui n'est pas dialectique, on met du non-dialectisable dans une dialectique, du fermé dans de l'ouvert, de l'ouvert dans du fermé, de la morale dans ce qui en est dépourvu, de la gratuité esthétique dans ce qui est surchargé de valeurs politiques ; on interprète subrepticement une description comme une prescription, une prescription comme une description, on prend une métaphore pour un symbole, un symbole pour une métaphore, etc etc).

Ça dépend de tellement de choses (et notamment du "style de vie" que l'on mène, ou qu'on imite, on qu'on voudrait imiter, ou fuir, ou exorciser, d'un habitus social, etc) sur la base desquelles ne peuvent circuler, s'échanger, que des malentendus, des malvus et des maldits, des sidérations partagées.

Concrètement, ça peut dépendre de mille choses, imperceptibles, autant de micro-déterminations, de micro-climats internes produits par des effets de langage, descriptifs ou prescriptifs, des énoncés qui "informent", qui "performent" la vision.

Je peux "croire" très sincèrement, informé par une série de facteurs subliminalement engrammés autour de moi et que je vais plaquer sur l’objet, que ce que je suis en train de regarder est une "comédie", alors que ça ne l'est pas. Ça infléchit toute ma perception: je m'attends à rire ou à sourire, et en fonction de ça, je suis déçu, je m’ennuie, pire, je souffre…

 Sinon, je peux dire aussi que "the cutter's way" d'Ivan Passer, en tant que western-spaghetti, ça manque de rythme, les gags tombent à plat, et le héros échoue dans son imitation de Jerry Lewis. Et j'm'excuse, mais "le désert rouge", dans le genre SF post-apocalyptique, ça m'a pas convaincu, les aliens sont pas crédibles et l'abri anti-atomique ressemble à un tambour de machine à essorer. Quant à "Hellraiser", je suis pas rentré une seconde dans ce pseudo-reportage sur les bergers de Haute-Savoie plein de tics naturalistes. Dans ce registre j'ai franchement préféré "Perceval le gallois", qui lui au moins ne se prenait pas au sérieux et nous disait quelque chose sur le déclin de l'industrie lainière (bien qu'il me semble un peu trop pompé sur "sacré graal", avec plus de moyens et des feintes à deux balles limite Michael Bay). Pour les Straub, je rejoins assez l'avis de buffy666: une cascade toutes les 45 minutes (et encore, quand je dis cascade, c'est plutôt un cumulet, comme on dit chez nous, et même pas en situation), non faut vraiment qu'ils arrêtent de se prendre pour Paul Greengrass. Pareil pour Godard: comme disait Christian Clavier, pas besoin d'être un grand cinéphile pour voir qu'il est incapable de raconter une histoire. Aucun répondant dans les répliques, aucun timing, c'est mou, ça se disperse, puis c'est cadré à la diable, au petit bonheur la chance. C'est vrai aussi que le théâtre de Feydeau, ça s'improvise pas, non plus, c'est un vrai mécanisme d'horlogerie, ça ne tolère pas l'amateurisme. Et après on nous impose des Diktats élitistes et snobinards sur le soi-disant génie des films mineurs; on est censé s'extasier et se prosterner devant des scopitones mal fichus et mal éclairés faits par des prétentieux qui se prennent pour des "auteurs" qui font "œuvre" et qui ne savent même pas régler un objectif. Moi, c'est vite fait, hein, les vidéos-clubs, je les visite au pas de charge, j'ai horreur qu'on me fasse perdre mon temps, je préfère glander dans les musées.

Qu'est-ce que je suis en train de regarder, au juste et comment je le regarde, quel est le juste regard, et qui va en décider?
Ça reste un problème. C'est pas du tout évident. Je peux tout autant adorer, être bouleversé, uniquement à travers, ou même par, un prédicat, une "volition", un "avertissement", une "prévention", une erreur de classement, bref un horizon d'attente (ceci est un chef d'œuvre absolu: les trois-quarts de l'humanité s'accordent là-dessus ; ou le contraire, ceci est triste, ceci est drôle, ceci est froid, ceci est chaleureux, ceci est rapide, ceci est lent, ceci est violent, ceci est paisible, etc etc, sans compter la culture du paradoxe, la singularisation dandyste de trouver son bonheur ou son malheur là ou tout le monde trouve son contraire).

J'ai beau accorder une grande "confiance" en ma capacité de me déterminer "en cours de route", j'ai beau me créditer d'une autonomie perceptive ou d'une liberté d'accès me permettant de "me faire ma propre opinion", je ne suis jamais indemne du faisceau des présomptions qui vont engendrer tel ou tel type d'affect, qui me rendront insupportable une vitesse que dans d'autres conditions j'aurai perçue lente - et inversement.
J'aurais beau tendre à "conjurer" la zone d'indécision ou d'indécidabilité qui affecte les conditions de ma réception en "bétonnant" du côté des "grammaires" formelles, codes de mises en scènes, classements, et autres règles de l'art dont l'universalisation distributive est aussi arbitrairement douteuse que la nomenclature d'une encyclopédie chinoise imaginaire décrite par Borges, illusion des formes pures par laquelle je me donne un contenu ou une contenance, je ne maîtriserai pas davantage le fait que tel plan, telle transition, tel raccord, tel faux raccord, jugé "réussi" ou "raté" (selon mille préceptes) me touchent ou me repoussent en faveur, par exemple, de ma rage de dent du moment, d'une digestion difficile, d'une gueule de bois persistante, ou d'un trauma x lié à mon enfance, du degré de dilatation ou de contraction de mes sphincters quand je chiais avant ou après une gratification ou une punition, et autres hypothèses aussi grotesques qu'idiosyncrasiques. Alors évidemment, si on attend ou si on cherche en vain dans un film ce qui n'a aucune chance de s'y trouver, on ne manquera pas d'être déçu ou de s'ennuyer gravement.

Et bien souvent, argumentés ou pas argumentés (j'aime/j'aime pas), ce sont des fragments d'autobiographies perceptives qui sont exprimés. On célèbre ou on vilipende à tout crin un ouvrage en y ayant vu/ressenti parfois l'exact contraire de ce qu'il transmettait. Des erreurs perceptives de ce type sont bien plus courantes qu'on ne le croit. On peut fonder toute une religion personnelle ou collective, tout un méta-discours, toute une politique, sur une proposition comprise de travers. Et c'est le choc des interprétations, des ressentis: des clans se forment, des guerres se déclarent... Tout ceci plaide en faveur du constructivisme radical de l'expérience esthétique.

Mais constructivisme ne veut pas dire règne de la subjectivité.
Quand y a œuvre y a œuvre.
Quand y a cohérence y a cohérence, et chaque film d'un cinéaste se regarde aussi littéralement avec chacun de ses autres films, du moins ceux qui m'ont affecté. C'est pas moi uniquement qui "décide" du sens. Je ne décide pas seul de ce qui m'a affecté ni de comment ça m'a affecté, mais ma responsabilité est quand-même convoquée, l'endurance de mon désir, la liberté que j'ai d'accorder une "confiance" à un projet, une proposition réitérée. Une "fidélité".

Ce sont les films, et pas séparément, et aucun film d'aucun cinéaste n'est séparé des films des autres, de n'importe quel régime de circulation des images, qui ont travaillé mon regard, la diachronie de mon regard, c'est eux qui m'ont regardé, m'ont appris comment les regarder, et qui me permettent aussi - bonne circulation herméneutique - d'inventer, de réinventer ma manière de les regarder, de me lier, plastiquement, en les liant.

Alors oui, bien sûr, il y a des cinéastes qui perdent tout, avec le temps, qui se délient, qui deviennent tellement mauvais ou bêtes qu'on est triste. On a l'impression qu'on n'avait rien compris de ce qu'on croyait avoir compris. On découvre qu’il n’y avait rien à comprendre, ou qu'on était soi-même bête.
On peut faire l'expérience de voir un film si exécrable à nos yeux, même après avoir vu dix films de suite qui nous ont bouleversé, que notre foi dans le "cinéma" s'en trouve d'un seul coup sapée, qu'on se demande si on ne s'est pas fait mousser tout seul, ou tous ensemble, en mordillant un leurre comme un chien son os en plastoque.


Si je peux et si je dois même parfois délier tout un "montage" dans lequel j'avais placé toutes mes billes, toute ma jouissance, toute ma morale, je peux lier autrement.
Je peux opérer des schizes, cerner des périodes, des cycles, des révolutions et des involutions. Inversément, je peux lier ce que je m'étais acharné à délier avec la plus grande vigueur. Mais rien n'est jamais assuré. J'aurai beau vouloir substituer un nouveau paradigme à un ancien paradigme, je sens, de cette anxiété anticipée à l"anse de tous les calices, que mes repères sont mouvants, friables, et me renvoient au trop tôt-trop tard de ma finitude.

Du moins puis-je rester "fidèle" aux expériences qui m'ont ouvert à cette finitude. Et parfois, faut oser se l'avouer, ça reposait sur une erreur, ou du moins une distorsion de ma perception. Même les "invariants", le fameux "stock primordial" de "scènes primitives" à la Serge Daney, je dois pouvoir le renégocier.

Un regard, même tourné vers le passé, est prospectif, lourd de mes attentes ou de ma capacité actuelle d'être affecté. Même les souvenirs d'enfance sont "génétiques", dirait Piaget: plus qu'en partie réinventés, reconstruits, réélaborés, agencés, en fonction entre autres du "discours" des autres, de notre situation actuelle là-dedans, qui est aussi celle de notre désir et de son intensité, ô combien variable, discontinue.

Je suis encore physiquement persuadé, nous raconte Piaget, d'avoir bel et bien été kidnappé, à cinq ans, avec ma poussette, devant une boulangerie, parce que c'est ce que tout le monde m'a raconté pendant des années, sur la base du témoignage de ma nourrice. Je revois et réentends tout: la scène, la panique, l'alarme, les cris, la recherche, la mobilisation du voisinage, l'arrestation du kidnappeur, trois rues plus loin... Seulement voilà, c'était une pure faribole: inventée par ma nourrice pour dissimuler une visite, plus longue qu’à l’accoutumée, chez son amant. Mais aujourd'hui encore, cette scène m'est fondatrice.



Lier les représentations.
Voilà le travail qui s’opère.
Une aperception plastique, créatrice, devenue et devenant, qu'on appelle le "moi je", l'égo cogito et percipio. Le "je pense" doit pouvoir accompagner toutes mes représentations... Qu'est-ce que ça veut dire, précisément, chez Kant?
Ça ne veut pas dire que le "je pense" est donné, là, avant (ou pendant, ou à côté de) le divers des représentations données dans l'intuition réceptrice, et leur imposant sa forme. Non, tout au contraire, ça veut dire que la synthèse du divers, comme processus à la fois actif et réceptif, c'est ça qu'on nomme l'instance du "moi, je pense (que)".
J'ai conscience d'un moi relativement identique à lui-même, unifié, par rapport au divers des représentations qui me sont données dans l'intuition, parce que j'appelle "miennes" les représentations qui n'en forment qu'une. Si je ne pouvais pas lier ces représentations comme étant relativement "une" (cad unifiées) , je ne pourrais pas même dire que sont les "miennes". J’aurais autant de « moi », aussi bigarrés et d'autant de couleurs, que j'ai de représentations, et le cinabre serait tantôt noir, tantôt rouge, etc. Il n'y aurait pas cette « aperception », fut-elle attribuable à un cogito transcendantal personnel, impersonnel, subjectif ou objectif, empirico-transcendantal, diachronique ou synchronique, singulier ou pluriel, anhistorique ou historique.

Et le dit "sujet" de cette aperception, même chez Kant, est toujours-déjà impersonnel, objectif, pluriel et historique. Un Heidegger, un Lacan, un Foucault, un Deleuze, un Bourdieu, le déplaceront, se chargeront, chacun à sa manière, de le sortir de sa gangue solipsiste de subjectivité pure.
Il y a "liaison", ou au contraire "déliaison", des représentations (et c’est alors que tout crisse, dans une cacophonie terrifiante). C'est l'opération a-subjective de la synthèse qui fait ça ou ne fait pas ça. Le mystère est dans la machine à synthèse.

Même chez Deleuze, il faut qu'il y ait une synthèse, constructiviste, productiviste, de sens: il ne faut pas croire que c'est l'éloge d'une pure schizophrénie. La pure schizophrénie, c'est le chaos. Même ou surtout Deleuze n'en veut pas: faut éviter de tomber dans les trous noirs. Même pour "lier" autrement, sous la forme d'une "synthèse disjonctive". On oublie un peu trop facilement la synthèse, là dedans, pour s'adonner au disjonctif. On oublie un peu trop la face "osmose" du "chaosmose".

Ne pas l'oublier, le faire travailler un petit peu, c'est ça aussi, être cinéphile. A minima.
Comme être mélomane, ou n'importe quelle passion dite personnelle.

Deux maux nous menacent, disait Valery: l'ordre et le désordre. Quatre maux nous menacent, cinéscopiquement et cinéphiliquement parlant, sous forme de deux couples symétriques, aux extrêmes:

- l'obsession d'une hétérogénéité pure et l'obsession d'une unité pure.
- l'obsession de la forme pure (comme objet, perception ou affect) et l'obsession du fond pur (itout).

Voir, entendre, etc: ces phénomènes sont diachroniques et impliquent une formation plastique, plurielle, transpersonnelle, objective, de ma "subjectivité".
Par-là, on sort un peu de l'opinion, du "moi-je" du jugement d'agrément. La temporalisation est "consubstantielle" au complexe « voir-entendre-sentir-comprendre », « percept-affect-concept ». Et diachronique ça ne sous-entend pas subordonner l'espace au temps: s'insérer dans l'espace ou ouvrir un espace, c'est expérimenter l'espacement, comme écart, transition, diffraction, réflexion, division et redoublement du regard. Le temps et l'espace: même processus, même mystère de la syn-thésis.

Si je n'ai vu qu'un ou deux films d'un cinéaste, j'évite de me prononcer y compris sur mes soi-disant "ressentis propres". J'attends un peu, j'entre dans un "travail" (qui n'est pas antithétique du plaisir, mais qui lui est plutôt consubstantiel).
Ma grille de perception, je dois m'en méfier, elle est faite de tellement de prédicats et d'anté-prédicats, d'images arrêtées, pensées arrêtées, clichés cadenassés en moi-cadenas, théoriques et pratiques, elle opère à l'intérieur de tant et tant de discours formatés, pontifiants, ou au contraire très fins, très exigeants, mais compris ou appropriés n'importe comment, et resservis tièdes sans imagination synthétique, ni  accueillante ni "productrice", non liante, anesthésiante. ça fout le vertige…
Alors oui, vraiment, nous ne "regardons" pas encore, tout comme nous ne "pensons" pas encore. Suffit pas de le dire ni de le vouloir.


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